Par où commencer ...

Bon d'abord, nous adressons nos plus plates excuses à tous nos admirateurs de ne pas avoir donné de nouvelles. Mais il y a de bonnes raisons à tout cela ! Et à défaut de vous faire rêver avec une vidéo, nous allons essayer de vous captiver avec un long récit agrémenté de détails croustillants.

Nous vous avions laissé la dernière fois chez Jeannie et ses veaux. Et bien grâce à Jeannie, nous avons trouvé du travail. Nous souhaitions initialement nous rendre dans une autre région de l'île du nord pour travailler (Bay of Plenty pour les curieux), mais nous avons appris qu'il y avait beaucoup d'étrangers sur place et que le travail se faisait rare. Nous nous sommes alors dit qu'il valait mieux trouver du travail dans une ville où il n'y a pas grand monde ... et ça tombe bien car à Dargaville en plus d'être peuplé majoritairement de vaches et d'oppossums, personne ne veut y venir. Et bingo, nous avons trouvé un travail en 2 minutes chrono en main ...

Nous sommes depuis deux semaines des "cutters" et des "sorters" de Kumara. Le Kumara est une plante que l'on trouve seulement ici, son fruit est une sorte de patate douce au délicieux goût de chataîgne. En gros, avant de récolter la patate, il faut la planter. Avant de planter la patate, il faut des plans. Et donc on s'amuse à découper des plans pour que ceux-ci soient ensuite plantés, puis ramassés ... bref ! Les journées sont parfois longues, mais le travail n'est pas fatiguant. Puis, nous sommes une fine équipe de 15 étrangers comme nous et 4 maoris. Le champ de patate est devenu un vrai laboratoire sociologique tant les différences entre les diverses nationalités se font sentir. Si parfois on en rigole, certaines choses ont le don de nous énerver, nous éternels français râleurs !

Les six allemands tiennent leur réputation, ce sont de bons travailleurs, droits dans leurs bottes et toujours à l'heure. En réalité, ce sont ceux qui nous ont fait le plus peur en arrivant ... "oh ben dis donc, celui-ci doit pas trop rigoler à la maison". Mais il ne faut jamais se fier aux apparences. Ce sont les plus avenants, et ils ont la soif d'apprendre le français. D'ailleurs, ils trouvent que "trou du cul" est une jolie expression et passent leur journée à dire "bonchour trou dou cou".

Les deux deutch sont super marrants mais ils nous ont fait un peu peur quand ils nous ont dit que l'artiste français le plus célèbre en Hollande était André Rieu ! Toujours cette soif d'apprendre le français, "che m'appelle Martin, che soui Hollande, chaime la vache qui rit".

L'américaine est dans son monde, mais les américains ont toujours été étranges. Leurs phrases sont ponctuées de "awesome" ou plutôt "oh reaaaaaaaally, aweeesooooome" et de "okay, sounds good".

Le couple franco-suèdois est le couple avec lequel nous avons passé beaucoup de temps ... autour de la table. Fins gourmets et aussi gros mangeurs qu'Alan, nous avons partagé nos astuces et cuisiné ensemble. Pas d'anecdote particulière si ce n'est que notre image en Suède en est réduite au saucisson, au pâté et au fromage.

Le couple écossais/canadien nous donne beaucoup plus de fil à retordre. S'il ne s'agissait que de leur accent encore ... mais en réalité, il s'avève assez compliqué de discuter avec une licorne pronant la paix dans le monde en mangeant des chocolats La Reine des Neiges et un paresseux (l'animal porte bien son nom) fûté comme un manche à balais. Nous mettons ça sur le compte du nombre de cigarette qui font rire qu'ils fument par jour. Du coup là haut, y'a plus grand monde. Ce n'est pas un gag pour la licorne, c'est juste son pijama (bleu avec une capuche avec une corne, of course elle met la capuche pour qu'on voit la corne). Et ce n'est pas un gag non plus pour le paresseux, nous aurions le temps de faire le tour du monde qu'il serait encore en train de faire ses lacets ... Ne nous attardons pas plus sur les choses qui n'en valent pas la peine !

Tout ce petit monde loge dans son van dans le jardin des propriétaires. Nous partageons les facilités et la cuisine, c'est l'auberge espagnole mais nous manquons de place. Nous nous levons donc avant tout le monde le matin pour avoir le temps de petit déjeuner, et mangeons après tout le monde le soir pour avoir la place de cuisiner. En même temps ce n'est pas gênant car la plupart dîne à 17h30. Nous faisons du sport en attendant ou allons à la pêche.

Nous n'avons pas le temps de profiter réellement, ce sont des semaines de 40h/50h avec 1 seul jour de repos. Rassurez-vous, les semaines ne se ressemblent pas toutes. Etant tributaires de la météo, il nous arrive d'avoir des après-midi de libre. Mais bon, si on ne travaille pas c'est qu'il pleut, et s'il pleut on ne peut pas faire grand chose (à part jouer aux dés avec la licorne).

Si nous ne donnons pas trop de nouvelles c'est que nous logeons à la ferme et que bien évidemment, il n'y a pas internet. Lorsque nous nous rendons en ville (10km de la ferme) pour faire nos courses, nous en profitons pour squatter clandestinement le réseau wifi de la bibliothèque municipale ...

Cette situation de travailleurs immigrés durera jusqu'au 21 décembre. D'ici là nous essayons de vous concocter une petite vidéo et de vous donner quelques nouvelles.

En espérant que tout se passe bien par chez vous, que François Fillon ne monopolise pas trop vos écrans et surtout n'oubliez pas qu'il est important de voter ... pour élire Miss France !

Bisous arc-en-ciel et câlin papillon 😘

Nouvelle-Zélande : Dargaville - les serial planteurs de Kumara !
Nouvelle-Zélande : Dargaville - les serial planteurs de Kumara !
Nouvelle-Zélande : Dargaville - les serial planteurs de Kumara !
Nouvelle-Zélande : Dargaville - les serial planteurs de Kumara !
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